Les Jeux coopératifs

Introduction

Tous les adultes ont été des enfants et tous les enfants jouent. C’est en ces termes que beaucoup d’auteurs décrivent le besoin social et individuel de jouer.

Que ce soit en jouant aux cartes, au Monopoly, aux échecs, à colin-maillard ou à tout autre jeu, tous ont aimé ou aiment encore se réunir pour passer ensemble quelques heures libres de manière gaie, intéressante et instructive.

Le jeu est avant tout, pour l’adulte, un délassement total, une rupture avec le quotidien, une occasion de socialiser et de se détendre.

Pour l’enfant, c’est un moyen de développer tant son corps que son esprit.

Selon Baden-Powell, fondateur du scoutisme, le jeu est le premier grand éducateur. Il permet de développer le corps, la capacité de prendre des décisions, l’esprit d’équipe et la socialisation.

Pour leur part, les jeux coopératifs favorisent le travail d’équipe, l’harmonie, la collaboration et le partage. Ces valeurs s’opposent à celles que valorise actuellement notre société comme la compétition, la performance et l’élitisme.

De façon générale, la coopération nous offre la possibilité de repenser toute notre philosophie de l’activité physique, du jeu, et même de la vie, en visant la participation de tous et la réussite collective.

La coopération comme valeur

Depuis que le monde est monde, l’humanité survit parce que les êtres humains collaborent et coopèrent.

La coopération est porteuse de valeurs d’avenir ; c’est un moyen de se responsabiliser, de stimuler la solidarité et l’entraide. Elle est importante pour les êtres humains ; elle est omniprésente, mais on ne sait pas la reconnaître. Et pourtant, nous constatons que nous pouvons réussir de grandes choses lorsque nous sommes solidaires et que nous visons la réussite collective.

Nous devons promouvoir la coopération dans nos milieux et avec les gens avec qui nous travaillons.

Nous sommes en présence d’une situation de coopération lorsque deux personnes ou plus unissent leurs efforts pour réaliser un objectif commun.

Une activité coopérative nécessite l’interdépendance des participants qui cherchent de concert à atteindre un objectif concret, comme une étape, un parcours, et un but abstrait mais non moins gratifiant : le partage, l’échange et la solidarité.

 4 facteurs psychosociaux déterminent les activités de nature coopérative (selon Terry Orlick, docteur en psychologie du sport) :

  • La coopération : ce facteur comprend la communication, la cohésion, la confiance et l’établissement de relations interpersonnelles positives ; le mot-clé est l’entraide.
  • L’acceptation : les participants doivent s’accepter tels qu’ils sont. Voilà l’un des facteurs les plus importants des activités coopératives ; personne n’est éliminé ni rejeté par le groupe.
  • L’engagement : chaque personne contribue à la réussite de la tâche commune selon ses capacités. « Tous pour un et un pour tous ».
  • Le plaisir : les participants jouent pour s’amuser avant tout. Si un jeu ou un sport est dénué de plaisir, c’est qu’il a perdu son vrai sens.

Le jeu coopératif est essentiellement une activité de participation où la compétition est limitée, voire éliminée. IL offre de nombreux avantages : il permet aux participants de s’amuser sans expérimenter de frustration liée à l’échec. Il permet également de développer une attitude sereine face à la vie.

L’approche coopérative comme principe

Le jeu coopératif ne valorise pas uniquement la victoire comme le font certains sports, mais surtout l’atteinte d’objectifs communs et la solidarité.

Dans les sports de compétition, le nombre de participants diminue lorsque ces derniers avancent en âge. Il en va de même pour leur condition physique. Bien des gens optent pour les sports individuels, évitant ainsi la dévalorisation qu’engendre souvent la défaite, mais sacrifiant, par le fait même, tout l’aspect de la socialisation que comportent les sports d’équipe. Alors, pourquoi ne pas pratiquer des sports où personne ne se sent dévalorisé.

Les activités coopératives visent d’abord à développer chez une personne :

  • Ses capacités de communication,
  • Sa facilité à fraterniser et à partager,
  • Sa confiance envers les autres,
  • Ses attitudes sociales positives,
  • Son sens de la critique constructive,
  • Sa capacité d’empathie,
  • Le partage d’informations,
  • L’intégration à l’esprit de coopération.

La préparation d’un jeu coopératif

Il faut prendre en considération quelques principes :

  • Tout le monde doit s’amuser,
  • Tout le monde doit vivre des situations de succès,
  • Personne ne doit avoir d’habiletés techniques ou physiques spéciales pouvant lui donner un avantage sur les autres participants,
  • Tout le groupe doit participer activement,
  • Personne ne doit être éliminé,
  • Personne ne doit être mis en évidence,
  • Tous doivent gagner,
  • On doit favoriser les échanges entre les partenaires et les gestes coopératifs,
  • Les limites quant au nombre de participants et de participantes sont variables et presque inexistantes,
  • L’activité doit, d’une certaine façon, présenter un défi et être stimulante,
  • Les consignes doivent être claires et simples,
  • Les limites de terrain doivent être simples et précises.
  • Il est ô noter qu’en cours de jeu, toutes les suggestions de changement de règles ou de consignes, si elles ont pour but de procurer plus de plaisir, de justice ou de sécurité, doivent être expérimentées et acceptées immédiatement.
  • L’important, c’est d’avoir du plaisir, sans compétition ; c’est de jouer pour jouer !!

L’animation d’un jeu coopératif

Avant de commencer une animation, vous avez la responsabilité de bien vous préparer, préparer l’endroit, rassembler le matériel, savoir quoi dire et savoir le but de l’activité coopérative (connaissance, création de liens, plaisir d’être ensemble, l’apprentissage d’un concept, etc.).

Dans le jeu coopératif, le rôle de la personne qui anime est déterminant, surtout quant à sa façon de projeter les valeurs liées à la coopération et de laisser la place à tous les participants.

  • Attitudes à avoir lors de l’animation :
  • L’esprit de coopération dans l’ensemble de vos interventions et commentaires,
  • L’humour et l’imagination,
  • La sensibilité aux besoins et aux attentes du groupe,
  • Le sens des responsabilités,
  • L’ouverture d’esprit face aux suggestions des membres du groupe,
  • La connaissance et le développement de votre propre style d’animation.

Vous devez savoir comment :

  • Attirer l’attention,
  • Arrêter un jeu,
  • Modifier ou varier les règles du jeu,
  • Changer de jeu (faire la transition d’un jeu à l’autre),
  • Planifier rapidement,
  • Expliquer clairement les consignes.
  • En outre, vous devez :
  • Ne pas avoir peur d’innover,
  • Savoir faire une évaluation constructive et positive, même si une activité n’a pas atteint les objectifs visés,
  • Savoir demander de l’aide,
  • Savoir passer vos pouvoirs à un autre meneur de jeu,
  • Savoir évaluer votre propre fatigue et celle des participants et des participantes.

Caractéristiques des activités coop. pour les jeunes enfants

• Périodes courtes,
• Simples,
• Concrètes,
• Dynamiques,
• Significatives,
• Exécutées en petits groupes,
• Amusantes.

Pour former des équipes
• Chef d’équipe... à déconseiller (si nécessaire, un responsable qui change régulièrement)
• Un, deux, trois, Un, deux, trois, ...
• Tous ceux qui ont du bleu sur leur vêtement,
• Ceux qui ont plus de 4 boutons sur les vêtements,
• Ceux qui ont un chat...
• Tirer à la courte paille.

À tenir compte pour instaurer un jeu coopératif

• Garder entête le stade de développement de l’enfant :

  •   à 2 ans : joue seul avec l’autre,
  •   à 3 ans : commence à être conscient de l’autre, cherche plus s’affirmer qu’à entraider,
  •   à 4ans : joue par amitié, se permet de diriger l’autre,
  •   à 5ans : comprend les notions d’entraide, d’échange.

• Créer des activités fondées sur des expériences concrètes

• Faire preuve de créativité, utiliser ce que vous avez sous la main

Transformer un jeu compétitif en jeu coopératif

On peut transformer un jeu à partir de quatre variables :

  • Les joueurs
    • augmenter leur nombre ou le réduire
    • introduire des enfants d’âges différents
    • suggérer de nouvelles attitudes au jeu
  • Les cibles ou les buts
    • augmenter le nombre
    • les agrandir
    • modifier la forme
    • les rendre fixes ou mobiles
  • Le matériel - les objets
    • augmenter le nombre
    • modifier l’accessoire
    • introduire des objets inhabituels
  • Le règlement
    • changer le règlement
    • changer la façon de marquer les points
    • introduire de nouvelles règles

 

 

41 jeux coopératifs

Le crayon Coopératif

Les jeux coopératifs de société par l'ad85